Avec la crise financière, la fin du secret bancaire et la surcharge règlementaire, les acteurs Suisses de la gestion de fortune se trouvent dans un nouveau paradigme de concurrence acharnée finalement assez nouveau pour eux.
Nouveau, car le marché n’est plus en augmentation (ce qui permettait une compétition de gentlemen), mais au contraire en forte contraction[1], tandis que le nombre et la typologie des concurrents augmentent[2] et les clients se montrent plus regardants[3].
La forte diminution du nombre d’acteurs en Suisse ne réduit donc pas les tensions entre « survivants ».
Car l’adaptation de l’industrie va beaucoup moins vite que les conditions cadre ne se détériorent.
Du coup l’industrie entière perd de sa compétitivité en Suisse.
Par ailleurs, les acteurs ne sont guère différenciés. Habitués à proposer peu ou prou la même offre mais à en vivre suffisamment bien. Aujourd’hui que les horizons sont plus sombres, ils pourraient adapter l’offre pour se distinguer de la concurrence. Malheureusement, cela tombe au plus mauvais moment, car la priorité est plutôt à réduire les coûts et les risques.
La porte est ainsi laissée béante i) aux acteurs étrangers trop heureux de les concurrencer sur le offshore ou de voir des fonds être rapatriés et ii) aux disrupteurs et nouveaux entrants qui viennent exploiter l’insatisfaction client.
Dans ce contexte, analyser ce qui se passe à l’extérieur de nos frontières peut être salutaire.
Soit pour concurrencer les places internationales, soit pour retenir les clients étrangers tentés de rapatrier leurs avoirs, soit enfin pour adapter l’offre aux clients Suisses.
Le but est de chercher les éclairages suivants : Comment est organisé tel marché étranger et qui sont les acteurs ? Qu’attendent leurs clients ? Comment leur règlementation les impacte-t-elle ? Comment s’adaptent-ils ? Quelles sont les tendances ? Quels enseignements pour la Suisse ?
Mise à jour: Nous avons le regret de vous informer qu’après 2 ans de bons et loyaux services, cette revue hebdomadaire de l’actualité de la banque privée a été interrompue.
[1] La part des avoirs offshore gérés en Suisse baisse chaque année pour s’établir dans le dernier rapport de BCG à 25% (je l’ai connue à 35% en 1999) [2] Pour la clientèle internationale, la Suisse est une place offshore parmi d’autres tandis que leurs banques locales se posent désormais en véritable alternative que le secret bancaire ne concurrence plus, sans parler des Fintech qui peuvent adresser une partie des besoins pour certains clients [3] Crise financière, taux en berne, performances décevantes, incitent les clients au mieux à ne plus accorder une confiance aveugle, au pire à aller voir ailleurs, entre les deux à négocier les tarifs